Nobel d’économie : un Diamond peut en cacher un autre

Diamond (Douglas) qui vient d’être lauréat, ce 10 octobre 2022, du prix Nobel d’économie avec Bernanke et Dybvig, n’est pas à confondre avec Diamond (Peter) lauréat du prix Nobel d’économie 2010 en même temps que Mortensen et Pissarides.
Peter Diamond est connu pour le modèle à générations imbriquées (ou overlapping generation model en anglais).

C’est un modèle dans lequel on considère que les agents vivent deux périodes : une première période où ils sont jeunes avec le revenu de leur travail et une seconde période où ils sont vieux et vivent du revenu de leur épargne. La période peut aller jusqu’à 30 ans.

Les notions d’égoïsme, d’altruisme et d’héritage sont au cœur de l’analyse des modèles à générations imbriquées.

Vous pouvez faire une étude de cas sur les partis politiques au Sénégal pour voir si l’égoïsme prend le dessus sur l’altruisme qui voudrait que son bien-être augmente avec celui des autres membres du parti. L’héritage dans le champ politique est appelé pudiquement « dauphinat ».


Un parti au pouvoir peut être assimilé au jeune qui vit du revenu de son travail (il peut être reconduit s’il travaille bien) et s’il bascule dans l’opposition il peut être assimilé à un vieux qui vit de son épargne, puisque le long séjour au pouvoir peut conférer des avantages « Taarkalla ». Lorsque les chefs de partis vieillissent (au propre avec l’âge comme au figuré avec la perte de pouvoir ou de popularité), les héritiers potentiels se livrent à une bataille de succession qui passe par la conquête du grade de « dauphin ». Puisque le dauphin est un mammifère marin ou fluvial, on doit s’arranger pour qu’il y ait toujours de l’eau (paix et stabilité).

Abou KANE
Professeur Titulaire, Agrégé d’économie
FASEG/Université Cheikh Anta Diop de Dakar

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