DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR À L’ENCHAÎNEMENT SUPÉRIEUR

Depuis plus de 10 ans, les années académiques se chevauchent et s’enchaînent. Malgré tout, on oriente encore plus de bacheliers dans les universités. Les réformes sur les redoublements dans l’élémentaire et le moyen secondaire ont accru le nombre d’élèves et d’étudiants au détriment de la qualité des enseignements. Le système LMD est venu apporter des solutions aux redoublements et abandons dans les universités mais en a créé d’autres comme les retards dans le calendrier académique. On est passé d’un système d’enseignement supérieur à un système d’enchaînement supérieur. Si une partie de l’explication est liée à des facteurs internes aux universités, une autre partie dépasse la compétence des acteurs de l’université et interpelle l’Etat. ✍Les facteurs internes aux universités A l’UCAD, il n’est pas rare de voir une faculté perdre 3 mois entre l’organisation des examens de la session normale, les corrections et délibérations, l’organisation de la session de remplacement et la publication des résultats définitifs. C’est parce qu’avec le LMD, on a tellement saucissonné les enseignements qu’il devient difficile de respecter le calendrier académique avec les effectifs actuels. S’y ajoute qu’il y a eu des imprévus comme la fermeture de l’université en 2020 pour cause de Covid-19, ensuite en 2022 pour des raisons politiques (élections législatives) et, pour les mêmes raisons politiques, entre juin 2023 et Février 2024. La démultiplication des formations payantes à l’université est un des facteurs qui plombent l’avancement des cours dans les programmes du cycle « normal ». En effet, s’il est vrai que ces formations payantes permettent à l’université d’avoir des ressources que l’Etat ne peut pas mettre à sa disposition, il est tout aussi vrai que la mutualisation des infrastructures et des enseignants avec ces formations, constitue un facteur de blocage. Certains enseignants préfèrent prendre le minimum requis pour leur service dans les formations classiques (non payantes) pour consacrer le reste de leur temps aux formations payantes où le taux horaire est plus élevé, et le paiement plus rapide (juste à la fin du cours).Ce qui fait qu’on a des permanents qui se comportent comme des vacataires. ✍ Les facteurs externes aux universités Les orientations sont faites directement par le ministère même s’il existe une commission nationale d’orientation des bacheliers. Mais il faut le dire, la décision d’orienter tous les bacheliers est déjà prise avant la réunion de la commission. On met dans les universités des effectifs qu’elles ne peuvent pas gérer correctement. Ensuite, la généralisation des bourses, qui est une bonne chose du point de vue social, a eu des effets pervers en ce sens que beaucoup d’étudiants s’inscrivent (juste pour la bourse) mais n’étudient pas. Ils sont dans la base de l’UCAD; ce qui nous oblige à les prendre en compte dans les groupes de TD avec son corollaire en termes d’alourdissement du calendrier (problème de disponibilité des salles) et de la facture (heures à payer).Faut-il le rappeler, si dans un groupe on voit 15 étudiants sur 30, on fait la séance et elle est payée de la même manière que si les 30 étudiants étaient présents. Lorsqu’on parlait de 25 semaines pour une année académique normale, il n y avait pas les technologies actuelles. Il faut réduire la durée des semestres tout en intensifiant les enseignements avec les nouvelles technologies pour faire le chemin du retour de l’enchaînement supérieur à l’enseignement supérieur. Pr Abou KANEFASEG/UCAD

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DE LA TRAQUE DES BIENS MAL ACQUIS, A LA TRAQUE DES ACQUIS MAL CACHÉS

Le PR Macky Sall avait initié la traque des biens mal acquis dès son accession au pouvoir en 2012. Mais sous son magistère, la cour des comptes, l’inspection générale d’Etat (IGE) et l’OFNAC ont produit beaucoup de rapports sans suite. Il a même déclaré avoir mis sous le coude certains dossiers.Les auteurs croyaient donc avoir des acquis bien cachés jusqu’au jour où le Président Bassirou Diomaye Faye a ordonné la publication des rapports des 5 dernières années (2019, 2020, 2021, 2022 et 2023). La démarche du nouveau régime est à saluer mais son succès est assujetti à la prise en compte de deux éléments: la capacité d’absorption de l’administration et l’arbitrage entre ajustement et relance de l’économie. De la capacité d’absorption de l’administration Le concept de « capacité d’absorption » est utilisé en macroéconomie pour désigner l’efficacité avec laquelle une économie utilise un apport extérieur de capitaux, étant entendu qu’il peut être incapable de dépenser tous les montants qui lui sont destinés sur une période donnée. Sur le plan microéconomique, c’est l’aptitude d’une entreprise à reconnaître la valeur d’une nouvelle information, à l’assimiler et à l’appliquer à des fins commerciales (pour accroître ses ventes). La capacité d’absorption,ici, fait référence à l’aptitude du pouvoir actuel à identifier les dysfonctionnements, à les punir et surtout à prendre des mesures correctives pouvant éviter que les nouveaux responsables nommés ne fassent la même chose que leurs prédécesseurs en termes de prévarication. Non seulement l’exploitation de tous ces rapports et leur traitement judiciaire requièrent du temps et des moyens matériels et humains considérables, mais la transformation de ces informations en leçons apprises pour verrouiller davantage et réduire les possibilités de détournement est un défi majeur à relever. De l’ajustement à la relance On le sait, certaines difficultés de relance de notre économie sont liées à des problèmes de gouvernance (corruption, détournements, concussion). Le nouveau régime est attendu sur l’amélioration du quotidien des sénégalais (court terme) et sur le changement structurel dans le mode de gouvernance (moyen et long terme). Puisqu’il a fait des promesses sur les deux tableaux, il sera jugé sur sa capacité à trouver le juste équilibre entre « regarder dans le rétroviseur » et « se concentrer sur la route » pour être sûr de prendre la bonne direction, celle du PROJET. Le régime du Président Bassirou Diomaye Faye se trouve actuellement à un carrefour qui mène à 3 chemins : la rupture, la continuité et la création.La continuité est impossible sauf si le régime veut percuter le panneau « route barrée » déjà déposé par les électeurs. La rupture prend en compte des éléments existants en intégrant de nouveaux mécanismes et procédés plus efficaces. La création reviendrait à jeter le bébé avec l’eau du bain, en ignorant les bons points de l’administration sénégalaise; ce qui est risqué. En définitive, la rupture semble être une meilleure option mais la difficulté réside dans la politisation à outrance de l’administration ces 10 dernières années, et dans la difficulté à user d’une approche chirurgicale pour dénicher les prévaricateurs tout en épargnant les fonctionnaires intègres. Heureusement la contagion ne se fait pas par contact physique et la cohabitation avec des individus moins vertueux ne change pas les valeurs sûres. Pr Abou KANEFASEG/UCAD

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DE LA NÉCESSITÉ DE PRIVATISER LE SECTEUR PRIVÉ

Le Président de la république doit rencontrer le secteur privé ce 23 Avril 2024. Ces dernières années, il nous a été donné de constater que la frontière est poreuse entre le secteur privé et l’Etat, tant il y a un nombre important de fonctionnaires qui sont derrière des entreprises qui prennent la commande publique. C’est pourquoi dans ce qu’on appelle « secteur privé », il y a beaucoup de secteur public; d’où la nécessité de privatiser le privé. Sinon le privé sera privé de marchés et se contentera d’être un sous-traitant. Eh oui ! Le secteur privé sera obligé d’accepter les miettes qu’on voudra bien lui céder sur les gros marchés de l’Etat qui sont attribués à des entreprises portées par des individus influents mais qui n’ont pas les compétences techniques pour les exécuter correctement et dans les délais. Elles se rabattent sur d’autres entreprises qui en ont les capacités techniques sans avoir beaucoup de moyens financiers. Cette asymétrie conduit à des livraisons hors délais et de faible qualité. N’avez-vous pas remarqué que tous les chantiers connaissent des retards de plusieurs années ? Sur les 2 phases du PSE (2014-2018 et 2019-2023), le secteur privé n’a pas pu jouer le rôle qu’on attendait de lui en termes de contribution au financement de certains projets car il y a eu une confusion entre les privés (des individus influents) et le secteur privé (les entreprises). Un privé s’intéresse seulement à capter l’argent de l’Etat alors que le secteur privé investit dans l’outil de production pour toujours passer à une échelle plus importante lui permettant d’avoir plus d’autonomie. Si on veut réussir le PROJET qui remplace le PSE il faudra corriger ce biais d’identification du secteur privé. Pr Abou KANEFASEG/UCAD

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VOUS AVEZ DIT BOMBE SALARIALE ?

Récemment l’ingénieur logiciel Arona Oumar Kane a produit un texte intéressant intitulé : La bombe salariale. En résumé, il estime que les augmentations de salaires des agents de la fonction publique sont moralement inacceptables et économiquement infondées et que le nouveau régime aura du mal à gérer ces hausses de salaires.A mon humble avis, la masse salariale est loin d’être une bombe si l’on en juge par l’ampleur des hausses, la nature des augmentations et l’évolution parallèle de la dette qui devrait plus nous inquiéter que les salaires. De l’ampleur des hausses de salaires Il est vrai qu’entre 2022 et 2023 les dépenses de personnel ont augmenté de 23% alors que les recettes internes n’ont évolué que de 13%. Il est bon de rappeler qu’entre 2021 et 2022, les recettes internes ont augmenté de 15% et les dépenses de personnel, de 5%. En 2024, on aura une hausse des recettes internes de 20% alors que les dépenses de personnel ne vont croître que de 13%. Plusieurs études ont montré, ces dernières années, que le salaire moyen était compris entre 100.000 et 150.000 FCFA par mois au Sénégal ; ce qui anormalement faible pour un pays où le coût de la vie est l’un des plus élevés de la sous-région. De la nature des augmentations de salaires Aussi, certaines hausses de dépenses de personnel sont liées à la régularisation de sommes dues depuis plusieurs années (avancement des enseignants ou protocoles d’accord avec les syndicats de tous les secteurs). Il y a certes eu beaucoup de recrutements et de revalorisations salariales mais c’est dans des proportions acceptables pour un pays où des milliers de jeunes diplômés sortent chaque année des écoles et universités avec un secteur privé qui peine à les absorber. L’Etat étant le premier investisseur dans un pays en développement, il peut aussi être le premier employeur en attendant que le secteur privé soit assez fort pour absorber une bonne partie de cette main d’œuvre. Malgré toutes ces augmentations qualifiées d’extraordinaires, pour l’année 2024, un agent de l’administration perçoit, en moyenne, 670.000 F CFA par mois, en brut (1442 milliards pour 179.000 agents). Si l’on sait que la taille moyenne d’un ménage sénégalais est de 9 personnes, ce montant mensuel n’est pas trop élevé. La dette, le vrai produit inflammable Précisons que ce n’est pas avec la dette que les salaires sont payés. Ces deux variables prennent des directions aussi divergentes que celles de Pastef et de l’APR.On le sait, la dette est incontournable pour des investissements. Mais on peut s’inquiéter de la hausse de 36% des intérêts de la dette entre 2023 et 2024. Le service de la dette (principal+interêts) va augmenter de 44% sur les deux ans à venir pour atteindre 2600 milliards en 2026. En l’état actuel des choses, je ne pense pas que la masse salariale puisse constituer un fardeau pour le nouveau régime. Je pense même qu’il faut l’augmenter en recrutant plus de jeunes qualifiés dans la fonction publique et en motivant davantage les agents déjà en poste avec comme contrepartie, des performances relatives à la modernisation de l’administration, son efficacité et sa productivité. Le vrai challenge, c’est la rationalisation des autres dépenses de fonctionnement, la gestion prudente de l’endettement, l’élargissement de l’assiète fiscale et une gestion plus rigoureuse des exonérations fiscales. Pr Abou KANEFASEG/UCAD

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MACKY SALL, CONSEIL CONSTITUTIONNEL : JEU DE LA POULE MOUILLEE OU FAUCON-COLOMBE !

En théorie des jeux, le chicken game ou jeu de la poule mouillée renvoie à une situation où deux automobilistes foncent l’un sur l’autre sur une route étroite. Si personne ne dévie, tous les deux sont morts, si l’un des conducteurs dévie il se sauve et sauve la vie de l’autre mais il est la poule mouillée; au Sénégal on dira que c’est un « taappète ». Le faucon a des positions agressives pour défendre ses intérêts alors que la colombe est symbole de la paix.Dans ce jeu, la coopération est récompensée. Donc chacun a intérêt à donner, très tôt, un signal qui permet à l’autre d’être à l’aise s’il veut éviter le choc. Macky Sall (conducteur 1); conseil constitutionnel (conducteur 2). Le Président a commencé par dire qu’il y a deux magistrats du conseil constitutionnel soupçonnés de corruption avant d’activer « ses » députés pour voter une loi mettant en place une commission d’enquête parlementaire; donc le conducteur 1 fonce. En guise de réponse, le conseil constitutionnel annule aussi bien son décret que la loi votée par l’assemblée nationale. Mais le conseil lance un signal d’apaisement en lui demandant de fixer une date dans les meilleurs délais ; une manière de lui laisser ses prérogatives de Président. Donc le conducteur 2 appuie aussi sur l’accélérateur tout en mettant les codes phares pour mieux attirer l’attention du conducteur 1 (Macky). Malheureusement Macky était au téléphone avec ses conseillers qui lui demandaient de ne pas ralentir et qui lui ont soufflé la mauvaise idée de convoquer un dialogue sur la route. Par coïncidence c’était même sur une autoroute, à Diamniadio, créant des embouteillages (participants qui n’ont rien à voir avec le processus électoral) qui ont empêché les automobilistes en règle de circuler (les 17 autres candidats validés par le conseil constitutionnel et qui n’ont pas participé au dialogue).C’est de ce « dialogue » qu’est sortie la date du 2 juin qui dépasse le mandat présidentiel. C’est comme si on doit parcourir plus de kilomètres que la longueur de la route sur laquelle on roule en sens unique !Malgré l’incohérence flagrante de cette proposition, le PR la soumet au conseil constitutionnel pour avis; c’est une manière pour lui d’appuyer encore sur l’accélérateur. Voyant que ce conducteur 1 (Macky) n’est pas concentré , le conducteur 2 (Conseil constitutionnel) combine l’effet visuel (les phares) et l’effet sonore (le klaxon) en rejetant la date du 2 juin et en fixant lui-même la date du 31 Mars. C’est seulement en ce moment que le conducteur 1 est revenu à la raison pour enfin ralentir pour fixer une date; le 24 Mars. Le conducteur 2, se rendant compte qu’il est inutile d’insister a aussi ralenti pour accepter cette date du 24 Mars. Le Sénégal est sauvé, le conseil constitutionnel sauvé, le Président de la république sauvé.Qu’on soit faucon ou colombe, la paix peut nous profiter. Pr. Abou KANEFASEG/UCAD

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LES POLITICIENS SÉNÉGALAIS A L’ÉCOLE DE LA DESTRUCTION CRÉATRICE

Joseph Schumpeter est un économiste autrichien connu pour ses travaux sur l’innovation (il est décédé en 1950). C’est le père de l’expression « destruction créatrice » qui est un processus de remplacement d’activités obsolètes par des activités nouvelles du fait d’actions initiées par un entrepreneur innovateur avec des effets à la fois destructeurs et créateurs sur l’économie. Schumpeter identifie 5 types d’innovations :l’innovation de produits, l’innovation de procédés, l’innovation de modes de production, l’innovation de débouchés et l’innovation de matières premières. 👉Innovation de produits : décret de report de l’élection, loi mettant en place une commission d’enquête parlementaire, loi d’amnistie👉innovation de procédés : dialogue national en l’absence de 17 candidats « validés » par le conseil constitutionnel (sur 19).👉innovation de modes de production : le report était basé sur des soupçons de corruption de deux magistrats du conseil constitutionnel; on n’en parle plus depuis lors et on s’est mis à libérer des détenus politiques👉innovation de débouchés : durant tout son magistère, Macky Sall a préféré accorder des interviews à la presse étrangère plutôt qu’à la presse nationale. C’était pour soigner son image à l’international certainement. Maintenant il s’est mis à accuser la presse internationale de manque d’objectivité. Il accorde un entretien à 4 groupes de presse du Sénégal dont la RTS et Le Soleil.👉innovation de matières premières : depuis 2021, la matière première du pouvoir et de ses alliés c’était Ousmane Sonko, le terrorisme, les commandos, l’atteinte à la sûreté de l’Etat, l’outrage à magistrats.Récemment Karim Wade est devenu la matière première. Quand Rose Wardini qui avait une double nationalité est sortie volontairement de la course à la présidentielle, on est passé à la nécessité de voter une loi d’amnistie pour préserver la paix au Sénégal. La notion d’outrage à magistrat a changé de signification puisqu’on accuse de corruption, nommément et sans aucune preuve, deux magistrats membres du conseil constitutionnel et personne ne parle d’outrage à magistrats; quelle innovation ! En principe lors du processus de destruction créatrice, il y a une première phase au cours de laquelle les destructions sont plus nombreuses que les créations (retournement haut du cycle) et une seconde phase où les créations deviennent plus nombreuses que les destructions (retournement bas du cycle).Le problème c’est que personne ne sait s’il y aura une seconde phase puisque la non organisation de l’élection jusqu’à la fin du mandat du président crée une situation nouvelle qui requiert que le conseil constitutionnel se comporte en « entrepreneur innovateur » pour nous sortir d’affaires. Pr. Abou KANEFASEG/UCAD

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L’INTERVIEW DE MACKY SALL, UN CAS PRATIQUE DE L’INCERTITUDE RADICALE

Les économistes font souvent référence à l’économiste américain Franck KNIGHT qui a théorisé la différence entre le risque et l’incertitude depuis 1921.Il estime que le risque est une situation dans laquelle on peut appréhender l’avenir avec des possibilités (tenue de l’élection ou non) dont les probabilités sont connues (1% ou 80%,…). L’incertitude est une situation où il n y a pas assez d’informations pour quantifier objectivement les différentes probabilités. On peut même ne pas pouvoir lister tous les schémas possibles à partir des informations disponibles. Dans ce cas, les économistes parlent d’incertitude khnightienne (de Knight) ou d’incertitude radicale.A ce propos, le grand économiste John Maynard Keynes disait que l’incertitude est radicale car le monde est très fluctuant et changeant dans le long terme. Macky Sall aurait-il changé entre 2012 et 2024 ? ? Après son interview de ce 22 Février, il est clair que les sénégalais qui attendaient des informations sur la date de l’élection présidentielle sont incapables de lister toutes les possibilités. L’horizon n’est pas dégagé: l’incertitude est radicale.Le dialogue qu’il théorise s’inscrit dans le cadre de l’économie des conventions qui s’intéresse davantage aux problèmes institutionnels (ici Conseil constitutionnel, Assemblée nationale, Président de la république) en cherchant à analyser les nouvelles relations économiques (ici politiques) dans les marchés dits « internes » (ici entre politiciens, le peuple qui veut voter est exclu). Pr Abou KANEFASEG/UCAD

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LE PDS ET l’APR FACE AU TRIANGLE D’INCOMPATIBILITÉ DE MUNDELL

Robert Mundell est un économiste canadien, lauréat du Prix Nobel 1999. Il est à l’origine d’un principe économique qui porte son nom : le triangle d’incompatibilité de Mundell. Ce principe stipule qu’un pays ne pas atteindre simultanément les 3 objectifs suivants : avoir un régime de change fixe, disposer d’une politique monétaire autonome et assurer une libre circulation des capitaux. Pour revenir à la politique au Sénégal, le PDS et l’APR ont décidé de mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour élucider des soupçons de corruption de magistrats du conseil constitutionnel suite à la non validation de la candidature de Karim Wade. Les 3 coins du triangle d’incompatibilité sont : Si les faits sont avérés, ce n’est pas bon pour le candidat de l’APR mais très bon pour celui du PDS. Par contre si rien n’est prouvé, c’est bon pour l’APR et mauvais pour le PDS. Apparemment les intérêts ne sont pas les mêmes mais malgré tout, ils mènent le combat ensemble. C’est finalement le triangle d’incompatibilité de PDS-APR. Pr. Abou KANEFASEG/UCAD

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Macroeconomic challenges of scaling up aid to West African Economic and Monetary Union

The increase in Official Development Assistance for which the international community has mobilised should enable developing countries such as those of the West African Economic and Monetary Union to have the resources to achieve sustainable development goals and, more recently, to deal with the Coronavirus crisis. But this ‘Big Push’ of aid presents several macroeconomic challenges that this paper simulates using a dynamic stochastic general equilibrium model. The results showed that an increase in aid to West African Economic and Monetary Union countries translates into an increase in output and labour input. On the other hand, increased aid leads to an appreciation of the real exchange rate and a widening of the budget deficit. Read More…..

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