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Orange money – Wave, un duopole de Bertrand ?

En économie, le duopole est une structure de marché dans laquelle la concurrence se limite à deux entreprises. On parle de duopole de Bertrand lorsque deux entreprises proposent des prix que les consommateurs sont obligés d’accepter (consommateurs preneurs de prix ou price-takers). Si chaque entreprise tente de proposer le prix le plus faible pour attirer la clientèle, on parle de « guerre des prix ». Dans ce cas, c’est le consommateur qui gagne puisqu’on s’approche de la situation de concurrence parfaite (comme s’il y avait beaucoup d’entreprises). Vous avez tous constaté que les frais d’envoi et de réception Orange Money ont baissé parce que Wave a proposé des prix plus bas que les clients ont trouvé plus raisonnables. La baisse des tarifs va continuer sauf si le entreprises s’entendent pour accroître leur profit au détriment du consommateur puisque si elles continuent de se faire la « guerre », elles vont perdre. Si elles s’entendent, elles forment ce qu’on appelle un « cartel ». Ainsi, il y a nécessité d’une régulation efficace du secteur pour empêcher le comportement de « prédateur » que peuvent avoir certaines entreprises surtout si elles ont le monopole sur un service. Pr Abou KaneFASEG/UCAD

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Nobel d’économie : un Diamond peut en cacher un autre

Diamond (Douglas) qui vient d’être lauréat, ce 10 octobre 2022, du prix Nobel d’économie avec Bernanke et Dybvig, n’est pas à confondre avec Diamond (Peter) lauréat du prix Nobel d’économie 2010 en même temps que Mortensen et Pissarides.Peter Diamond est connu pour le modèle à générations imbriquées (ou overlapping generation model en anglais). C’est un modèle dans lequel on considère que les agents vivent deux périodes : une première période où ils sont jeunes avec le revenu de leur travail et une seconde période où ils sont vieux et vivent du revenu de leur épargne. La période peut aller jusqu’à 30 ans. Les notions d’égoïsme, d’altruisme et d’héritage sont au cœur de l’analyse des modèles à générations imbriquées. Vous pouvez faire une étude de cas sur les partis politiques au Sénégal pour voir si l’égoïsme prend le dessus sur l’altruisme qui voudrait que son bien-être augmente avec celui des autres membres du parti. L’héritage dans le champ politique est appelé pudiquement « dauphinat ». Un parti au pouvoir peut être assimilé au jeune qui vit du revenu de son travail (il peut être reconduit s’il travaille bien) et s’il bascule dans l’opposition il peut être assimilé à un vieux qui vit de son épargne, puisque le long séjour au pouvoir peut conférer des avantages « Taarkalla ». Lorsque les chefs de partis vieillissent (au propre avec l’âge comme au figuré avec la perte de pouvoir ou de popularité), les héritiers potentiels se livrent à une bataille de succession qui passe par la conquête du grade de « dauphin ». Puisque le dauphin est un mammifère marin ou fluvial, on doit s’arranger pour qu’il y ait toujours de l’eau (paix et stabilité). Abou KANEProfesseur Titulaire, Agrégé d’économieFASEG/Université Cheikh Anta Diop de Dakar

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Rentrée scolaire: Respect du quantum horaire et qualité du système éducatif

Le respect du quantum horaire et la qualité du système éducatif ont été évoqués dans le communiqué du conseil des ministres du mercredi 5 Octobre. De mon point de vue, il y a trois (3) aspects à ne pas négliger. La réduction du nombre de matières Le nombre de matières qu’on enseigne dans une même classe dans les collèges et lycées est excessif. Toutes les matières sont importantes mais il faut savoir choisir celles qui contribuent le plus au profil qu’on veut former, en fonction de la série.La surcharge actuelle fait qu’on a l’impression qu’on manque d’enseignants alors que c’est juste une stratégie de redéploiement basée sur les exigences des profils qu’il faut avoir. S’y ajoute le risque de démotivation des élèves qui ont tendance à négliger certaines matières pour se concentrer sur d’autres qu’ils jugent plus importantes ou plus faciles, c’est selon. Pour se convaincre que ce n’est pas le nombre de cours ou matières qui compte, il n y a qu’à voir le niveau en langue française des élèves et étudiants du Sénégal, alors que du CI à la terminale (13 ans), l’enseignement se fait en français. Pour l’anglais n’en parlons pas et pourtant on apprend l’anglais de la 6e à la terminale (7 ans).Même dans l’enseignement supérieur, le système LMD, avec ses exigences en termes de volume horaire et de crédits, a contribué à alourdir la charge de travail pour tous les acteurs. La réhabilitation de l’école publique Comment comprendre que dans notre pays, tout le monde cherche à inscrire ses enfants dans les écoles privées, même ceux qui n’en ont pas les moyens ? Pourtant l’Etat met 980 milliards dans l’éducation, si on prend les 3 ministères (éducation nationale, enseignement supérieur, formation technique et professionnelle) sur un budget de 5560 milliards (presque 18%).C’est parce que la confiance au public s’effrite d’année en année. Le système a été rattrapé par ce qu’on appelle en économie, les anticipations autoréalisatrices. C’est-à-dire, chacun se dit que le public n’est pas bon (même si ce n’est pas le cas) et inscrit ses enfants dans le privé. Au fil des années, on ne fait même plus attention à ce qu’il se passe dans le public et on aboutit au résultat qu’on avait anticipé (à savoir que le public n’est pas bon).La situation actuelle pousse beaucoup de gens, y compris des enseignants et d’autres acteurs du système, à investir dans la création d’écoles privées (puisque c’est trop demandé), réduisant ainsi leur engagement pour l’école publique qui continue son coma profond. La limitation des grèves C’est connu, au Sénégal les syndicats sont puissants. Dans ce qu’on appelle « modèle de grève » en économie du travail, il y a une courbe de résistance du syndicat et une courbe de concession du gouvernement. Chaque courbe se déplace jusqu’à ce que l’équilibre (entente entre les deux parties) soit trouvé. Il faut qu’on en arrive à ne pas négocier une partie du problème chaque année pour adopter une démarche qui s’inscrit dans la durée en réglant les problèmes structurels. Abou KANEProfesseur Titulaire, Agrégé d’économieFASEG/ Université Cheikh Anta Diop de Dakar

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Promotion des formations professionnelles courtes au Sénégal

Promotion des formations professionnelles courtes: Pourquoi pas un Ministre auprès du Ministre de l’enseignement supérieur chargé des ISEP? Les instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP) ont été créés dans les régions pour promouvoir les formations professionnelles courtes (Bac+2 pour l’essentiel) répondant à des besoins de développement à la base, en adéquation avec les potentialités économiques des collectivités territoriales. Ils visent aussi à promouvoir l’enseignement des sciences et technologies. On a un ISEP à Dakar (Diamniadio), à Thies, à Matam, à Richard-Toll, à Bignona, en attendant les autres. Il existe déjà un Réseau des ISEP (RISEP) avec un Coordonnateur mais un Ministre auprès du Ministre de l’enseignement supérieur chargé des ISEP pourrait avoir plus de marge de manœuvre et plus de moyens institutionnels, humains et financiers pour développer les ISEP et y orienter plus de bacheliers; ne pas les prendre comme des instituts qui prennent des résidus qui ne sont pas allés dans les universités. Cela contribuera à régler des problèmes de développement économique et d’atténuer le chômage des diplômés en les dotant de plus de capacités d’entreprendre puisqu’on veut développer l’entrepreneuriat dans ce pays. Pr Abou KANEFASEG/UCAD

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Membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU

Membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU: Concurrence monopolistique et marché contestable. Il y a 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU : USA, Chine, Royaume-Uni, France et Russie (les vainqueurs de la seconde guerre mondiale). Ils ont le droit de véto, c’est-à-dire que leur accord est impératif pour qu’une décision soit appliquée. C’est récemment (en 2022) qu’on a envisagé qu’un pays soit obligé de justifier son véto pour en limiter le recours abusif.Pour l’assemblée générale de l’ONU 2022 qui en train de se tenir, la Chine et la Russie sont absentes. En économie, on parle de concurrence monopolistique lorsqu’on est dans une situation de marché hybride entre la concurrence et le monopole où les entreprises proposent des produits différenciés en termes de qualité, marque, style ou emballage, etc. Chaque producteur a un monopole sur une partie de la clientèle qui lui est fidèle (parce que préférant ses produits) mais est concurrencé par les autres producteurs qui proposent des produits similaires mais non identiques et qui ont aussi leurs clients fidèles. Par exemple la Chine et les USA accordent tous les deux des prêts aux États mais n’ont pas les mêmes procédures et les mêmes conditions de prêt. A l’échelle mondiale, les 5 pays représentent 45% de l’économie, 25% de la population, 41% des investissements directs étrangers (IDE), 33% des exportations et 8% (seulement) des réserves de pétrole.Les deux géants que sont la Chine et la Russie, qui refusent maintenantde s’aligner sur les autres représentent, à eux deux, toujours à l’échelle mondiale, 17% de l’économie, 19% de la population , 19% des IDE, 15% des exportations et 6,5% des réserves de pétrole. Le 5 pays croyaient avoir les mêmes valeurs qui seraient celles qui peuvent garantir la paix et la sécurité dans le monde. Avec le temps, il apparaît que la Chine et la Russie ont leurs propres valeurs à mettre en avant (les produits sont différenciés comme dans la concurrence monopolistique) et cela fragilise le bloc qui était destiné à imposer sa loi aux autres pays. Ainsi, le marché est devenu contestable. En économie, un marché contestable est un marché sur lequel de nouveaux producteurs peuvent entrer et d’où des producteurs peuvent sortir (ici les pays) librement.Autrement dit il y a une menace crédible qui plane sur les entreprises déjà installées (les 5 membres permanents) et il est très difficile d’exclure un concurrent (la Chine ou la Russie) puisque chacun a une marge de manœuvre. En plus clair, l’Afrique (UA), la Turquie et le Brésil peuvent entrer; la Chine et la Russie peuvent sortir ou, à défaut de ne pas venir comme ils l’ont fait. Dans tous les cas, on doit trouver un équilibre comme dans un exercice d’économie et il est évident que cet équilibre sera trouvé autour d’une table, en espérant que l’Afrique ne sera pas cette table…à manger. Abou KANEProfesseur Titulaire, Agrégé d’EconomieFASEG/UCAD

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BCEAO et Etat du Sénégal sur l’inflation

BCEAO et Etat du Sénégal sur l’inflation : ñii di gass, ñii di suul (les uns creusent, les autres remblayent) Dans son discours du 16 Septembre, le PR Macky Sall rappelait que l’Etat a mobilisé 620 milliards de FCFA pour soutenir les ménages, dont 120 milliards de revalorisation de salaires et 43 milliards sous forme de transferts d’argent. S’y ajoutent les 300 milliards de subventions à l’énergie et les 157 milliards de renonciation à des recettes fiscales. Donc il y a une injection de liquidités dans l’économie. Le problème c’est qu’au même moment la BCEAO cherche à les réduire en relevant ses taux directeurs de 25 points de base (0,25%) en septembre, après une hausse similaire en juin. En théorie, cela permet d’assurer la stabilité monétaire par la lutte contre l’inflation en défendant la valeur de la monnaie, rattachée à l’euro par une parité fixe. Pour faire simple, la BCEAO est comme un grossiste, les banques secondaires, des détaillants. Le relèvement des taux directeurs va rendre les emprunts plus chers pour les particuliers et les entreprises parce que les banques répercutent cette hausse sur les taux d’intérêt comme le ferait un détaillant pour qui le prix d’acquisition de la marchandise chez le grossiste augmente. Les dépenses de consommation baissent, de même que les investissements puisque les agents économiques sont moins enclins à emprunter pour financer leurs activités. Dans la situation actuelle, on a plus affaire à une inflation importée puisque l’euro auquel est arrimé le Franc CFA est faible face au dollar et nous importons l’essentiel de ce que nous consommons qui est facturé en dollar. Il y a toutefois une part d’inflation par les coûts car les travailleurs demandent des salaires élevés pour faire face au coût de la vie, l’énergie coûte cher pour les entreprises, les intrants viennent souvent de l’extérieur. L’Etat et la BCEAO ont certainement les mêmes objectifs mais ne semblent pas regarder dans la même direction puisque l’un favorise la circulation de l’argent, l’autre le décourage, au nom de la lutte contre l’inflation et la défense de la parité fixe avec l’euro. Que veut-on finalement ?C’est très bien de soutenir la demande mais puisque dans notre cas, cette demande est surtout satisfaite par des importations, on doit aussi soutenir l’offre domestique. Pour cela, au lieu de serrer le vis pour les crédits, il faut plutôt les desserrer (BCEAO). De même, au lieu de s’en tenir à renoncer à des impôts et de payer des arriérés à des entreprises, il faut créer les conditions de développement d’un tissu industriel solide qui ne va pas tanguer à la moindre brise de mer venant de l’océan atlantique ou de la Méditerranée. Dans la logique de la suspension du pacte de convergence de l’UEMOA pour permettre aux Etats de s’endetter et de dépasser le seuil d’inflation de 3%, on doit se débrouiller pour injecter plus de liquidités dans l’économie sachant que la situation actuelle va s’estomper même sans aucune intervention de notre part. En effet, il suffit que Vladimir Poutine décide d’arrêter sa guerre contre l’Ukraine et que l’euro remonte face au dollar pour que les problèmes soient oubliés. Toutes ces deux conditions ne dépendent pas de nous; donc évitons d’étouffer davantage nos entreprises qui sont déjà à bout de souffle, en ne leur imposant surtout pas des conditions d’accès au crédit plus drastiques; ce serait comme ouvrir une plaie qui ne se refermera pas rapidement. Espérons que les 15 mesures qui viennent d’être annoncées par le gouvernement lors des concertations engagées avec les acteurs économiques aboutissent à du concret. Les 1000 volontaires qui doivent contrôler les prix doivent être bien payés; comprenne qui pourra. Abou KANEProfesseur Titulaire, Agrégé d’économieFASEG/Université Cheikh Anta Diop de Dakar

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